Le cumul des mandats

Mardi 30 novembre

Dans l'agglomération de Dreux, on a un cumulard en chef et on a des cumulards sous-chefs, à droite comme à gauche : ce sont sans doute des personnalités d'une haute valeur politique, morale et intellectuelle, sinon comment comprendre qu'ils prétendent à exercer divers mandats. Ils empêchent et découragent, à droite comme à gauche, d'autres citoyens de s'investir, de faire valoir un autre point de vue et de peser dans les décisions.

Le cumul des mandats est un mal typiquement français. Les socialistes furent les premiers à légiférer à ce sujet en 1985. Dans notre parti, le cumul des mandats alimente l'idée d'un " socialisme municipal " qui permettrait de faire l'économie d'une stratégie de prise du pouvoir d'Etat. C'est pour cela que dans le cadre de la convention sur la rénovation du parti, les socialistes ont voté pour le non cumul d'un mandat parlementaire avec un exécutif local. Si nous voulons que les électeurs se reconnaissent dans leurs élus, nous devons mettre en œuvre la parité et développer la diversité.

Supprimer les notes à l'école élémentaire : pourquoi pas ?

Lundi 29 novembre

" La culture de la note est encore très présente dans l'école française, une institution historiquement tournée vers la sélection.
Alors que la confiance en soi est indispensable à la réussite scolaire, les conséquences de ce système de classement sur les élèves en difficulté sont désastreuses : fissuration de l'estime de soi, absence de valorisation de leurs compétences, détérioration des relations familiales et, à terme, souffrance scolaire.

La pression scolaire précoce ne fait que nuire à l'efficacité de notre système éducatif : aujourd'hui quatre écoliers sur dix sortent du CM2 avec de graves lacunes.

Pour y favoriser l'acquisition des savoirs fondamentaux, l'école élémentaire gagnerait à s'appuyer sur une autre logique que celle de la compétition. Il faut qu'elle devienne pour tous les enfants une étape positive de leur construction, de leur épanouissement, du développement de l'estime soi et de l'élaboration d'un rapport sain aux apprentissages.

D'autres modèles éducatifs ont prouvé leur efficacité en desserrant l'étau de l'évaluation constante. À titre d'exemple, en Finlande - le pays en tête des classements internationaux en matière d'éducation - les élèves sont évalués pour la première fois à 9 ans de façon non chiffrée, et commencent à être notés seulement à partir de 11 ans.

En France, les textes de lois ont déjà beaucoup évolué, et ne font plus référence explicitement à la note comme système d'évaluation ; mais face à l'urgence d'apporter des réponses concrètes à la question de la souffrance scolaire, nous devons franchir un palier supplémentaire et supprimer une notation inutilement sélective à l'école élémentaire.

Nous appelons tous ceux qui souhaitent réaffirmer que l'école élémentaire doit être celle de la coopération et non de la compétition, à signer le présent appel. "

Nous ne pouvons que souscrire à l'appel lancé par l'AFEV (Association de la Fondation Etudiante pour la Ville),  pas seulement au nom de l'épanouissement de l'élève (résultats des enquêtes de l'OCDE sur le bonheur à l'école : la France est 22ème sur 25) mais aussi pour améliorer l'efficacité de notre école élémentaire : l'estime de soi et un rapport sain au savoir est indispensable pour bien apprendre. Reste qu'il restera à améliorer l'information auprès des parents pour qui la note est un repère important. Sachons aussi que la suppression des notes ne résoudra pas tous les problèmes et en particulier, la difficulté qu'a l'école à réguler les différences sociales.

Courrier 2 adressé aux journaux

Jeudi 25 novembre
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Courrier 1 adressé aux journaux

Lundi 22 novembre
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Vous avez dit remaniement ?

Dimanche 14 novembre

Disons plutôt reprise en main, recadrage, droitisation.
Outre le départ des symboles de " l'ouverture " sarkozienne, c'est-à-dire de ceux qui ont cru (ou voulu croire) que leur importance personnelle justifiait de trahir leurs engagements politiques et moraux, c'est surtout un petit jeu de chaises musicales : on change le portefeuille de deux ou trois ministres. C'est tout. Tant de mois de " suspens " pour si peu de choses.

Mais surtout on garde ceux qui se sont le plus symboliquement engagés sur les plates-bandes du Front National, qui ont embarqué la France sur des chemins qui ne l'honorent pas. Ceux-là sont bien vus de Sarkozy.

Et on ne touche pas au couple clef : Christine Lagarde-François Baroin. Ainsi, vous pouvez être assurés que la politique économique de Fillon 2 sera, comme il s'en est par avance glorifié, la poursuite de ce que fut celle de Fillon 1, avec les brillants résultats que nous connaissons tous. Mais comme Fillon 1, Fillon 2 ne prononcera jamais le mot RIGUEUR.

Ah ! au fait, un complément d'information (il s'agit plutôt d'une non-information) : " Not' bon maire n'est toujours pas ministre ".

Autre constat : Woerth est admis à la retraite.

Les retraites : bilan

Mercredi 11 novembre

La dernière étape de la réforme des retraites a pris des allures de sprint : la réforme des retraites est définitivement adoptée depuis sa publication au Journal Officiel. Ce n'est pas une surprise quand on voit quelle a été l'attitude du gouvernement qui n'a pas laissé un vrai débat avoir lieu.
C'est en revanche une grande déception pour les Français, qui rejettent massivement ce texte mal préparé, mal financé, profondément inégalitaire, totalement injuste et imposé sans concertation.
Le Parti Socialiste a accompagné l'action des syndicats, qui sont les interlocuteurs privilégiés du gouvernement en ce qui concerne les retraites. Les Français se sont mobilisés et nous tenons à souligner que les syndicats se sont montrés responsables.

Nous tenons à rappeler qu'une autre réforme était possible, reste possible et nous donnons rendez-vous aux citoyens en 2012. Nous nous battons pour :

1) Le maintien de l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans
Aujourd'hui, l'âge moyen de sortie définitive du marché du travail est de 58,5 ans, mais l'âge moyen d'accès à la retraite est déjà de 61,5 ans, car en plus d'avoir atteint 60 ans, il faut avoir cotisé 40,5 ans pour avoir une retraite pleine.
Pour les hommes, en Europe :
Allemagne : 62,1 ans
Belgique : 61,2 ans
Pourquoi faut-il maintenir l'âge légal du départ la retraite à 60 ans ?
Pour les gens qui ont commencé à travailler tôt. Aujourd'hui, pour bénéficier du dispositif " carrières longues " créé par la loi de 2003, et mis en place en 2004, il faut avoir cotisé 2 ans de plus que la durée nécessaire pour avoir une retraite à taux plein.

2) Un niveau de pension permettant aux retraités de vivre correctement
D'après la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV), en 2008, le nombre de retraités au régime général était de 11,3 millions. La pension moyenne s'élevait à 549 euros par mois. 2,6 millions de pensions ont été versées, pour un montant moyen de 277 euros par mois.

3) Des mesures vigoureuses et effectives pour le maintien dans l'emploi des plus de 55 ans
Le taux d'emploi des plus de 55 ans a atteint 38,9% en 2009. Le taux d'emploi des seniors des 27 pays de l'Union Européenne est de 46%. Si la France rattrapait la Finlande (54,5%), cela permettrait d'alléger les déficits de 1 point de PIB et de résoudre une bonne partie du problème de financement.

Il faut d'abord améliorer l'emploi des seniors avant de vouloir les faire travailler plus longtemps. Cette loi transforme les jeunes retraités en vieux chômeurs.

4) Les salariés qui ont occupé des emplois pénibles doivent pouvoir bénéficier d'une retraite anticipée
La pénibilité n'a rien à voir avec l'invalidité.
" Prise en compte la pénibilité avec le maintien de la retraite à 60 ans pour les salariés qui, du fait d'une situation d'usure professionnelle constatée (maladie professionnelle ou accident du travail produisant les mêmes effets) ont une incapacité physique supérieure ou égale à 20%. "
Qu'est-ce que la pénibilité ? Le travail de nuit, le travail à la chaîne, le port de charges lourdes, le travail dans le bâtiment… Nous proposons de majorer les annuités permettant de partir plus tôt à la retraite.

Par exemple : un salarié bénéficiant d'une majoration pour pénibilité de 10% pendant la moitié de sa carrière pourrait partir deux ans plus tôt avec une retraite complète.

Pour un système pérennisé et équilibré, nous devons mobiliser de nouvelles ressources, indispensables pour sauver le système des retraites :
  • mise à contribution des revenus du capital (bonus, stock options…) : 25 milliards d'euros
  • augmentation de 0,1% point par an entre 2012 et 2021 des cotisations patronales et salariales
  • réformes de structure (emploi des seniors) : de 11 à 16 milliards d'euros
  • pour sécuriser le système et faire face aux imprévus, nous voulons porter le fonds de réserve pour les retraites à hauteur de 140 milliards d'euros en 2025, en l'alimentant par une majoration de 15% de l'impôt sur les sociétés des banques.
Pour assurer l'équilibre du système, il faut mobiliser 45 milliards d'euros (chiffre donné par le COR, le Conseil d'Orientation des retraites, soit 1,7 point de PIB en 2025). Ce montant est important, mais tout à fait à notre portée. Après tout, ce montant correspond aux baisses d'impôts pour les plus riches décidées par la droite depuis deux ans.

Rappelons également qu'outre le report de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ, de 65 à 67 ans pour une pension sans décote, la loi s'accompagne aussi de mesures fiscales (prélèvement de 1 % sur la dernière tranche de l'impôt sur le revenu, augmentation d'1 point des prélèvements sur les plus-values de cessions mobilières et les plus-values de cessions immobilières, augmentation des prélèvements sur les stock-options avec le passage de la contribution de l'employeur de 10 à 14 % et le  passage de la contribution du salarié de 2,5 à 8 %...).
Nos propositions sont donc réalistes, il suffisait juste que le gouvernement aille au bout de sa démarche.

Nous disons donc au Président et au député Gérard Hamel : on ne gagne pas contre les Français. L'attitude du gouvernement laissera des traces. On ne touche pas aux retraites des Français sans écouter les Français, sans négocier avec les syndicats, sans respecter le Parlement.

Entre le bouclier fiscal, l'affaire Woerth-Bettencourt et le rejet par les députés UMP, dont Gérard Hamel, de l'amendement n°249 qui proposait d'aligner leur régime  spécifique de retraite (dont bénéficient également les membres du gouvernement) sur le régime général des salariés, les Français ont un profond sentiment d'injustice qui va même au-delà de la simple question des retraites.

Les Français devront s'en souvenir lors des prochaines échéances électorales.